Les métiers à dominance sexuée

L’informatique, un univers désespérément masculin? Désespérément, je l’ignore mais masculin, je le conçois. En effet, les filles sont faiblement représentées dans des domaines tels que l’informatique et les technologies de l’information. Selon les études de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFC), les femmes ne représentent que 13 à 15 % de la population étudiante dans le domaine.  Effectivement, je confirme qu’il s’agit bel et bien d’une réalité puisque moi-même, je suis présentement en train de compléter une maîtrise en technologies de l’information et nous ne sommes pas plus de trois ou quatre filles dans la classe. Anastasia Ailamaki, professeure responsable du Laboratoire de systèmes et applications de traitement de données massives à l’EPFC, estime que le manque de popularité du domaine technologique est dû à l’image négative qu’il dégage dans l’imaginaire collectif.

Je dois avouer que je comprends les filles et qu’à prime abord, il ne s’agit pas de la spécialité la plus attrayante. En fait, ce que je constate, c’est que les technologies de l’information et de la communication s’inscrivent dans un cadre tellement large que  plusieurs branches sont extrêmement passionnantes tandis que d’autres sont plus ennuyantes. Du moins, il s’agit de ma perception. Personnellement, ce qui m’intéresse, c’est tout ce qui entoure les TI : l’aspect sociologique, éthique, organisationnel, son intégration dans toutes les sphères de la société, les bouleversements qu’elles apportent, l’alignement avec la stratégie d’entreprise, etc. J’aime bien comprendre la mécanique derrière l’objet, mais ce n’est vraiment pas ce que je préfère. Les progiciels, les algorithmes, la programmation, les bases de données sont des univers fascinants qui personnellement, me stimulent un peu moins. Une fois de plus, si je me fie aux tendances que je remarque dans ma classe, les hommes performent davantage dans le côté technique.

On retrouve le phénomène inverse dans l’enseignement : on réclame plus de professeurs masculins. La ministre Line Beauchamp prévoit même instaurer des mesures de discrimination positive à l’égard des hommes qui démontrent de l’intérêt pour l’enseignement, expose Le Devoir du 26 mars. Je comprends que les jeunes aient besoin d’une figure autoritaire paternel et j’imagine que ce pourrait être bien pour l’éducation des garçons d’avoir davantage d’hommes en enseignement, tout comme ce serait bien d’avoir davantage de femmes en informatique pour apporter une nouvelle dimension, un nouveau schème de pensée, mais il reste tout de même une minorité qui effectue ce boulot. Il faut bien se rendre à l’évidence, nous ne pouvons pas obliger la population a développé une expertise dans une profession qu’elle n’affectionne pas suffisamment. Je pense que les hommes et les femmes renferment des formes d’intelligence différentes ; chacun a sa spécialité. Il y a des milieux dans lesquels chaque sexe est plus à l’aise et c’est ainsi. Et nous pouvons bien prendre tous les moyens du monde pour essayer de renverser cette tendance, mais la vraie nature revient vite au galop. À la place de dépenser de l’énergie à essayer d’intéresser les hommes ou les femmes à des professions qui ne les intéressent pas, je me dis qu’il faudrait peut-être outiller l’effectif existant et motivé pour les aider à mieux faire leur travail. De toute façon, en bout de ligne, selon Chantal Locat de La Presse, c’est n’est même pas prouver que le sexe du professeur n’a rien à voir avec la réussite des garçons.

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Un commentaire pour Les métiers à dominance sexuée

  1. Ping : C’est différent pour les métiers relationnels! | emiliestj

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