L’avenir des médias imprimés : totalement numérique?

Un article de Stéphane Baillargeon paru le 11 mars dernier dans le journal Le Devoir annonçait que La Presse amorçait un important virage vers une révolution numérique. En effet, le projet prévu pour 2013 consiste à offrir un iPad gratuitement à l’achat d’un abonnement de trois ans à l’édition électronique du quotidien afin d’encourager la lecture en ligne et éventuellement devenir un journal sans papier. À priori, cette proposition semble intéressante, mais il faut considérer que la tablette numérique n’offrira que le logiciel applicatif de lecture. Est-ce que l’abonnement en vaut toujours la peine? Selon Maxime Johnson, un blogueur qui s’est penché sur la question, le forfait serait rentable pour l’utilisateur. Les chiffres de son analyse indiquent cependant que ce le serait peut-être moins pour le quotidien du Groupe Gesca. En fait, la comparaison que fait l’auteur du blogue avec les compagnies de téléphonie mobile est intéressante, mais les commentaires en réplique à son blogue exposent des points pertinents que l’auteur a négligés dans sa petite analyse. J’ajouterais également que je ne crois pas que La Presse se serait lancé dans un projet d’aussi grande envergure sans avoir préalablement réalisé une évaluation des coûts et des bénéfices.

Une chose est sûre, avec leur plans d’affaire dépassés qui ne génèrent plus de suffisamment de profits, toutes les compagnies de presse doivent réagir rapidement et réorienter leur stratégie. Tous les médias imprimés sont sur le point de changer et chacun essaie de s’en tirer à sa façon, mais aucune solution miracle n’a été trouvée jusqu’à maintenant. Nous savons tous comment s’est terminé le conflit de travail au Journal de Montréal : une drastique perte de plus de la moitié des effectifs. Ce n’est pas un hasard. La Presse, quant à elle, essaie d’innover en étant à l’affût des dernières tendances et en exploitant le potentiel des nouveaux outils technologiques.

Alors, la question que nous nous posons tous : avons-nous raison de craindre la disparition des médias d’information imprimés au Québec? Probablement. Malheureusement, l’impression et la distribution de journaux sont deux procédés désuets et surtout, ils sont très coûteux. Les nouvelles technologies de l’information permettent une diffusion instantanée, ce qui répond parfaitement aux exigences du lectorat qui est dorénavant avare d’information rapide et accessible en tout temps sur le web et ce, de façon tout à fait gratuite, du moins jusqu’à maintenant.

Si la question vous intéresse, le rapport Payette commandé par la ministre de la Culture et des Communications, Christine St-Pierre, sur le journalisme et l’avenir de l’information au Québec (2011) vous permettra de traiter le sujet plus en profondeur.